L'Aïkido

Plongez dans l’histoire, les styles et la philosophie de l’Aïkido.

L'origine et l'évolution de l'Aïkido

Comme la plupart des budō modernes (judokaratékendo…), l’aïkido est l’héritier des arts martiaux développés durant les périodes de guerre, qui furent modifiés lors des périodes de paix  et de la disparition de la classe des samouraïs.

Le terme aïkido (aikidō en japonais) est composé de trois kanjis signifiant :

  •  ai : du verbe au, concorder ; harmonie ;
  •  ki : énergie ;
  •   : la voie.

Aïkido peut donc se traduire par « la voie de la concordance des énergies ».

En effet, le terme « concordance » est plus près du sens japonais original de l’aiki comme étant une action de rencontre (explicité dans la composition du kanji) que le terme « harmonisation ». L’« harmonie » peut être le résultat souhaité de la pratique de l’aïkido, mais on ne fait pas d’aïkido sans faire concorder les énergies.

Cependant, d’après le fils de Morihei Ueshiba, Kisshomaru Ueshiba, tout l’accent de l’Aïkido était mis « sur sa nature essentielle : l’amour. » Le traducteur souligne d’ailleurs que « le premier signe de l’Aïkido « aï » qui signifie harmonie se lit de la même façon que le signe « amour ». Morihei insista de plus en plus sur l’imbrication de ces deux sens. Kisshomaru Ueshiba rapporte aussi les propos du fondateur au cours d’une visite à Hawaï : « Je crois que l’aiki – qui naît de l’étude des arts martiaux – peut unir les peuples et donne au Monde son harmonie, dans le véritable esprit du budo, en le baignant d’une force immuable d’Amour.»

Les grades à l'Aïkido

L'histoire des grades

Morihei Ueshiba donnait initialement à certains élèves des certificats traditionnels d’aptitude. Par exemple, Minoru Mochizuki reçu en 1932 un hiden mokuroku en Daito-ryu Aiki-jujutsu, certificat attestant de la maîtrise des 118 techniques de base équivalent de nos jours au 5ème dan. On sait cependant qu’il adopta le système de Dan avant la Seconde Guerre mondiale puisque Shigemi Yonekawa reçut le 6ème dan en 1940. Le système des grades dan dans les Budō est développé au Japon par Jigorō Kanō dès le XIXème siècle afin de remplacer le système traditionnel de certificats d’aptitude permettant d’enseigner (soit en succédant au maître, soit en fondant sa propre école). Cela en créant des étapes intermédiaires, plus modernes et progressives, les grades kyū et dan.

Dans certaines écoles d’aïkido (car ce n’est pas systématique), le débutant se voit attribuer le grade sixième kyū, puis progresse jusqu’au premier kyū. Les passages de grade kyū se font au dojo (lieu de pratique) par le professeur lui-même. Puis, le pratiquant passe le premier dan (devant un jury ou son professeur en fonction des écoles et/ou des pays, certaines écoles traditionnelles n’admettent aucune forme d’examen, les grades sont accordés de manière discrétionnaire par le professeur qui observe l’évolution de ses élèves), le grade le plus élevé étant le dixième dan (accordé uniquement à titre posthume ou exceptionnellement pour des personnes de très haut niveau).

Il n’existe en aïkido que deux couleurs de ceinture : blanc et noir. On porte la ceinture blanche du sixième au premier kyū, puis la ceinture noire à partir du premier dan. Certains dojos utilisent des ceintures de couleurs (blanc, jaune, orange, vert, bleu, marron, noir) différentes pour marquer le niveau, et ainsi donner des repères de progression aux jeunes pratiquants, parfois aussi aux adultes.

Le hakama était la tenue communément portée dans les koryu (les écoles traditionnelles d’arts martiaux), bien que la forme et la couleur n’aient pas forcément été uniformisées, même au sein d’une même école et un certain nombre de Budo modernes, dont l’aikido, ont gardé cet usage. Aujourd’hui beaucoup de professeurs autorisent le port du hakama lorsqu’ils estiment que le pratiquant a atteint un niveau suffisant. Selon les dojos, cela se fait au troisième kyū (équivalent de la ceinture verte au judo) ou au premier kyū (équivalent à la ceinture marron) ou avant. Toutefois, certaines écoles ne l’autorisent qu’à partir du premier dan.

La ceinture noire n’est pas une marque de maîtrise, le pratiquant de niveau premier dan est un étudiant (shodan) qui a acquis les bases. Les usages peuvent toutefois varier d’une école à l’autre. Dans certains dojos, l’étude, qu’on appelle bukiwaza, des techniques avec armes (bokken, , etc.) est considérée comme indissociable de l’étude des techniques à mains nues (taijutsu). Une progression en parallèle dans ces deux domaines est obligatoire ; on ne peut, par exemple, prétendre passer le troisième kyū en taijutsu si l’on n’a pas atteint au minimum le quatrième kyū en bukiwaza, et inversement, de sorte qu’il y a à tout moment au plus un kyū, ou un dan, de différence entre le niveau dans ces deux domaines de pratique.

Les grades Kyus

Ceinture blache

Vous pouvez télécharger ici le guide du débutant

Quand on débute l’aïkido, on a le grade de 6ème kyu.
Puis, au fur et à mesure que l’on progresse, on passe les grades jusqu’au 1er kyu.
Tous les grades kyus correspondent à une ceinture de couleur blanche, mais si on voulait à tout prix faire un parallèle avec des ceintures de couleur comme il en existe ailleurs (par exemple en judo ou en karaté), on pourrait dire que :

  • le 5ème kyu => ceinture jaune
  • le 4ème kyu => ceinture orange
  • le 3ème kyu => ceinture verte
  • le 2ème kyu => ceinture bleue
  • le 1er kyu => ceinture marron

Les grades kyus se passent dans les clubs. Ce sont les professeurs qui décernent les grades, souvent lors d’un examen de “passage de grade”, ou alors en constatant que l’élève a progressé et qu’il a atteint le niveau correspondant au grade du dessus.

Les grades Dan

Après le 1er kyu, ce sont des grades “dan”. C’est d’abord le 1er dan, puis le 2ème dan, puis le 3ème dan et ainsi de suite de façon croissante.

Les grades dan ne se passent plus dans le club, mais devant un jury composé de plusieurs personnes lors de passages de grades organisés par la ligue, ou par la fédération française d’aïkido. Les grades dan sont matérialisés par le port de la ceinture noire.

Les grades du 1er au 4ème dan sont des grades techniques qui sont décernés à l’issue d’un examen (assez rarement sur dossier), les grades au dessus du 4ème dan sont systématiquement décernés sur dossier. Ils sont parfois “honorifiques” et ne correspondent pas toujours (mais souvent quand même) à un niveau technique supérieur.

Ceinture noire

Les armes dans l'Aïkido

En plus des techniques à main nues, l’aïkido comporte l’étude du maniement d’armes en bois : le sabre ou bokken (aikiken), le bâton ou  (aikijo), le couteau ou tantō, et de façon plus anecdotique, le juken (baïonnette), arme dans laquelle excellait le fondateur et qui lui avait valu d’en être formateur à l’armée avant et pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905).

Le fondateur a réuni dans le  des techniques de lance, de sabre de naginata (fauchard) et de Jūkendō (Baïonnette). La technique de sabre qu’il a développée est singulièrement différente du kenjutsu des koryu (écoles traditionnelles). C’est surtout à l’étude de cette dernière que le fondateur consacra son énergie en ce qui concerne les armes.

Bokken

Bokken

Bō / Jō

Jo

tantō

Tanto

Tenue d'Aïkido

La tenue de base est le keikogi (vêtement d’entraînement), appelé à tort « kimono ». Il se compose d’une veste et d’un pantalon en coton blanc. La veste est fermée par une ceinture (obi). Il s’agit du même qu’en judo, bien qu’il existe des vestes spécifiques dont les manches sont raccourcies afin de faciliter la saisie des poignets.

Lorsque le professeur estime que l’élève a acquis une technique satisfaisante, il l’autorise à porter le hakama, une sorte de pantalon flottant noir ou bleu foncé. Cependant, selon les dojos et les écoles, le port du hakama peut varier : le pratiquant est autorisé à le mettre dès le début (car il s’agit de la tenue traditionnelle), à partir du troisième, deuxième ou premier kyū.

L’aïkido se pratique pieds nus sur le tatami (ou, à défaut de tatami, sur un tapis), mais l’étiquette enseigne qu’il faut s’y rendre avec des chaussures pour des raisons d’hygiène ; les pratiquants utilisent en général des nu-pieds appelés zōri. Les zōri doivent être disposées perpendiculairement au tatami, la pointe en direction de l’extérieur afin de pouvoir repartir rapidement.

Pour vous aider à choisir la bonne taille pour votre aïkido-gi, votre ceinture ou votre hakama, vous pouvez consulter notre guide des tailles.